- hellénisme
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• 1580; gr. hellênismos1 ♦ Ling. Construction ou emploi propre à la langue grecque. — Emprunt au grec. Latin mêlé d'hellénismes.2 ♦ Hist. Ensemble de la civilisation grecque. Le siècle de Périclès marqua le triomphe de l'hellénisme.hellénismen. m. HIST Civilisation de la Grèce ancienne.— Influence que cette civilisation a exercée sur les peuples non grecs, particulièrement après la mort d'Alexandre (323 av. J.-C.).⇒HELLÉNISME, subst. masc.A. — LING. Construction ou emploi propre à la langue grecque; p. anal. construction ou emploi propre à la langue grecque que l'on introduit dans une autre langue :• J'ai promis de réimprimer l'Essai sans y changer un seul mot : à cet égard j'ai poussé le scrupule si loin, que je n'ai voulu ni corriger les fautes de langue, ni faire disparoître les hellénismes, latinismes et anglicismes qui fourmillent dans l'Essai.CHATEAUBR., Essai Révol., t. 1, 1826, p. 1.B. — HIST. Ensemble de la civilisation grecque ancienne. Les Grecs ne comprenaient rien au monde barbare (...). L'Orient répugnait à l'hellénisme (FLAUB., Corresp., 1862, p. 57). Le passage de l'organisme égyptien à l'organisme chrétien éprouve la crise poignante subie par l'hellénisme entier à la même époque (FAURE, Espr. formes, 1927, p. 53).1. En partic.a) Aspects de cette civilisation (culture, philosophie, religion, etc.). Un jeune écrivain, passionné d'hellénisme, avait composé toute une suite de symboles et de fables pour dénoncer « l'excès de la sentimentalité dans les arts (...) » (MASSIS, Jugements, 1924, p. 220).b) HIST. DES RELIG. Religion d'origine grecque répandue dans l'Empire romain. L'hellénisme romain (...) est une religion de la cité (BARRÈS, Cahiers, 1907, p. 223).2. P. ext. Civilisation à caractère grec qui s'est développée hors de la Grèce antique. J'aurai (...) le courage d'achever un travail sur l'histoire de l'hellénisme chez les peuples orientaux (RENAN, Avenir sc., 1890, p. 185).Prononc. et Orth. : [
(l)
] ou [ele-]. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. 1. 1580 (TRIPPAULT, Celt' hellenisme, ou etymologie des mots françois tirez du graec); 1661 (P. LABBE, Les Étymologies de plusieurs mots françois, fol. e, 1, r° et v° ds Mél. Boisacq (E.), p. 176 : ... Budé, avec ses imitateurs, a coutume de se servir du nom Hellénisme pour expliquer la convenance du François avec le Grec); d'où 1704 « tour emprunté au grec » (Trév.); 2. 1829 « inclination pour la civilisation grecque » (BOISTE). Empr. au gr.
« emploi correct de la langue grecque », puis « imitation de la langue ou des mœurs grecques » et « mœurs ou religion des Grecs ». Fréq. abs. littér. : 77.
hellénisme [elenism; ɛllenism] n. m.ÉTYM. 1580; grec hellênismos, de hellênizein. → Helléniser.❖1 (1704). Ling. Construction ou emploi propre à la langue grecque. || Les hellénismes, idiotismes du grec. — Par anal. Construction grecque que l'on introduit dans une autre langue. || Latin mêlé d'hellénismes.1 Rabelais a été à la fois l'initiateur de l'hellénisme en littérature et le plus heureux des novateurs (…) Un grand nombre d'hellénismes consignés par Rabelais ont fait fortune et sont restés dans la langue.L. Sainéan, la Langue de Rabelais, t. II, p. 49-50.2 (1829, « goût pour la civilisation grecque »). Hist. Ensemble de la civilisation grecque. || Le siècle de Périclès marqua le triomphe de l'hellénisme. || L'hellénisme gréco-romain, byzantin. — Civilisation d'inspiration grecque, qui s'est développée hors de Grèce. || Rôle de l'hellénisme en Orient dans la période hellénistique. — (1866, Littré). Esprit grec; philosophie grecque. || Influence de l'hellénisme sur les humanistes de la Renaissance.2 (…) l'émigration vers l'Asie Mineure aurait commencé dès avant l'invasion dorienne et elle se serait poursuivie plusieurs siècles après elle. Les cités qui furent alors fondées devinrent « des îlots d'hellénisme en terre barbare » (Jardé) […]3 (…) l'hellénisme s'adaptera, avec des succès plus ou moins durables, et la période hellénistique, désignation à laquelle ne s'attachera aucun préjugé défavorable, sera l'histoire de cette adaptation, de cette évolution nouvelle de l'hellénisme (…) L'hellénisme ne disparaît pas avec la conquête de la Grèce par Rome en 146, ni davantage avec l'an 231, lorsqu'Octave est vainqueur d'Antoine, mais, sous l'empereur Julien (355-363), il brille encore d'un vif éclat.♦ Hist. relig. Religion répandue dans l'Empire romain, où dominait le paganisme d'origine grecque.4 Au IIe, au IIIe, au IVe siècle de notre ère, l'hellénisme se constituera en religion organisée, par une sorte de fusion entre la mythologie et la philosophie grecques, et, avec ses philosophes thaumaturges, ses anciens sages érigés en révélateurs, ses légendes de Pythagore et d'Apollonius, fera au christianisme une concurrence qui, pour être restée impuissante, n'en a pas moins été le plus dangereux obstacle que la religion de Jésus ait trouvé sur son chemin.Renan, les Apôtres, XVII, Œuvres, t. IV, p. 674.❖COMP. Panhellénisme.
Encyclopédie Universelle. 2012.